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Saint Jean reposant sur le Coeur de Jésus - Basilique d'Austremoine

" 'Nul n'a vu le Père, nous dit saint Jean, si ce n'est le Fils et ceux auxquels Il a plu au Fils de le révéler' Il me semble que l'on peut dire aussi : 'Nul n'a pénétré le mystère du Christ en sa profondeur, si ce n'est la Vierge.' Jean et Madeleine ont lu bien loin dans ce mystère."

Dernière Retraite 2

 

 

"Saint Jean, dans ses épîtres, souhaite que nous ayons 'société' avec la Sainte Trinité: ce mot est si doux, et c'est si simple."

Lettre 273

 

 

"Chère Madame, commençons notre Ciel sur la terre, notre Ciel dans l'amour. Lui-même est cet amour, c'est saint Jean qui nous le dit : 'Dieu est Amour'. Ce sera là notre Rendez-vous, n'est-ce pas ?"

Lettre 194

 

 

"Je crois que la carmélite puise en effet tout son bonheur à cette source divine : la foi. Elle croit, comme dit saint Jean, 'à l'amour que Dieu a eu pour elle'."

Lettre 236

 

Elisabeth et Saint Jean

Le Verbe éternel

Elisabeth de la TrinitéElisabeth, que touche tout ce qui est grand, infini, incommensurable, s’émerveille de ce Verbe johannique éternel que le prologue du quatrième Evangile lui a révélé : « In principio erat Verbum ». Cet attribut d’éternité, visiblement l’impressionne et l’invite elle-même à se tenir devant le Verbe dans la durée : « Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière » (Note Intime 15). La liste des expressions qui suggèrent cette notion de durée illimitée est éloquente et l’on mesure l’intensité du désir de communion et de contemplation qui habite le cœur de la carmélite. Il y a quelque chose de johannique dans les expressions qu’elle utilise ; n’est-ce pas saint Jean qui l’ouvre au sens de la demeure (dix fois sous sa plume revient le « demeurez en mon amour » de Jn 15, 9) et qui lui apprend à fixer du regard et à écouter le Maître : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, […] du Verbe de Vie […] nous vous l’annonçons » (1 Jn 1,1-3) ? N’est-ce pas aussi l’expérience des premiers disciples qui ayant entendu le témoignage du Baptiste, viennent à Jésus, voient et demeurent avec lui (Jn 1,35-39) ? Trois attitudes de réceptivité hautement johanniques, trois attitudes de disciple qu’Elisabeth fait sienne à son tour dans cette prière adressée au Verbe.

Demeure de la Trinité

Manuscrit du Ciel dans la FoiA l’école de saint Jean, Elisabeth se laisse conduire par Jésus vers le Père et se trouve ainsi entraînée dans le mouvement relationnel de l’amour trinitaire. Il n’est dès lors pas étonnant qu’elle cite à cinq reprises ce verset : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui » (Jn 14, 23). Dans le texte manuscrit du Ciel dans la Foi, elle souligne le « en lui » de la fin du verset, puis elle commente : « Voici le Maître qui nous exprime encore son désir d’habiter en nous » (Le Ciel dans la Foi 9). Et ailleurs elle commente : « C’est toute la Trinité qui habite dans l’âme qui l’aime en vérité, c’est-à-dire en gardant sa parole ! » (Dernière Retraite 28).

En mission

Aubépine en fleurElisabeth, touchée par le thème johannique de la demeure sait en percevoir la dimension missionnaire : « Demeurons en son amour. Qu’Il virginise, qu’Il imprime en nous sa divine beauté, et que toutes pleines de Lui nous puissions le donner aux âmes… » (Lettre 126). L’intimité de communion et de présence à Dieu que vise le « demeurez en » johannique n’est pas, à ses yeux, fermeture sur un espace clos, fût-il espace d’intériorité ! Elle comprend à la suite de l’évangéliste que « celui qui demeure en moi (Jésus), et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15,5). Sa vocation à demeurer dans l’amour est indissociable de son désir de le répandre.